mercredi 23 mars 2011

Ne reste plus qu'à attendre...

Ce matin (hier matin en fait) j'ai reçu un appel important. On m'appelait pour m'informer que j'étais officiellement inscrit sur la liste de Transplant Québec. Enfin! En fait, ils allaient faxer mes informations (Faxer? Vraiment?!) ce matin même. De plus, je vais pouvoir avoir un padget afin qu... Un quoi?! Bon, il faut juste espérer que les techniques chirurgicales soient plus avancées que les outils de communication de l'hôpital!

Commence donc l'attente inlassable du précieux coup de téléphone. Plus jamais mon téléphone ne pourra être éteint, plus jamais en sourdine et devra toujours être rechargé. Même au cinéma, je ne pourrais plus éteindre et je me vois déjà, en pleins milieux d'un film tragique, le téléphone retentissant dans la noirceur silencieuse de la salle. Les visages en larmes se retournent vers moi, mécontents, lorsque je prends finalement l'appel. Au bout du fil on m'annonce que j'ai un rein. Je dis : « merci, j'arrive. » Je raccroche, je me lève et avant que les murmures indignés s’amplifient, je dis à voix haute : « j'ai un rein », puis je le répète deux fois de plus en plus fort, la troisième fois en criant, les bras levés au ciel. La foule s'échange des regards et les murmures deviennent de plus en plus tangibles : « il a un rein! Il a un rein! » La foule entonne de plus en plus fort ce chant glorieux et tous se rapprochent de moi, me soulèvent et me transportent sur leur épaule en chantant et moi toujours les bras au ciel comme si je venais de remporter un championnat. Arrêt sur image. Générique. Fondu au noir.

Évidement, tout ça se passe dans l'éventualité d'un don cadavérique ce qui n'est pas l'idéal. Par contre, un ami est peut-être en train de faire basculer mon scénario parfait... Il a entrepris les démarches nécessaires afin de donner un rein et même s'il n'est pas directement compatible, nous pourrions être jumelés pour un don croisé. Dans ce cas, évidement mon donneur sera nécessairement à Vancouver et je devrais m'y rendre et y passer quelques semaines (mois)... avec ma planche!

lundi 7 mars 2011

Mon histoire d'amour avec le gouvernement (2e partie).

Vous vous souvenez de la première partie? Eh bien oui ya une suite! Cette fois-ci j'ai pas l'intention d'en faire toute une histoire par contre. La dernière fois qu'on s'était laissé, je croyais que tout était réglé avec les prêts et bourses. Or, voici que j'ai reçu une lettre m'informant du rejet de ma demande. J'appelai donc, hors de moi, les dents grinçantes, le visage rouge et les yeux exorbités afin de connaître la raison de ce refus, car il n'y a évidemment pas d'informations d'inscrites sur la lettre. Quand on m'a finalement répondu, que c'était l'agente du gouvernement fédéral qui avait mal remplit le dernier formulaire que j'avais envoyé, quelque chose a cédé chez moi. Cette journée fut la journée où j'ai craqué. J'ai, pour la première fois de ma vie, hurlé après une téléphoniste. Je n'avais jamais fait ça, même pas chez Videotron, même pas chez Bell. En fait, je n'ai pas crié des bêtises ou des insultes, je lui ais crié ma vie. J'ai raconté tout ce qui m'était arrivé depuis mes échecs à l'ENAP jusqu'à cet appel ce matin même. Mon cœur voulait déchirer ma poitrine et j'avais même de la difficulté à respirer. La réceptionniste m'a mis en attente pendant quelques minutes et à son retour, la voix chevrotante, elle m'a indiqué clairement, étape par étape, la procédure à suivre pour que ma demande soit enfin reçue en bonne et due forme.


Quand j'ai terminé l'appel, je suis senti incroyablement vide... et triste... et tanné. Je crois que j'avais besoin de le raconter à quelqu'un bien plus que de l'écrire sur un blogue finalement. Ça ne pas fait du bien en fait. Je me suis mis a trouvé que tout ça, que cette maladie, cette situation et tout ce qui touche à ce contexte n'est que merde par dessus merde. Maintenant je vais bien, enfin, mieux. J'ai parlé à mes parents, j'ai vu des amis, j'ai mangé comme un roi, j'ai fait du sport et mon CV est à jour. Oui, je me sens même prêt à reprendre le travail. Une petite inquiétude habite pourtant mon esprit : comment dois-je me présenter à un nouvel employeur, avec les rendez-vous à l'hôpital et les complications que mon traitement peut provoquer?


J'appelais donc ce matin aux normes du travail. Le brave commis qui m'a répondu m'a dit que ce n'était pas vraiment du ressort des normes (!?) et m'a référé à Service Québec. Juste avant de terminer ma conversation avec lui je lui ai demandé ce que je devais inscrire à « handicapé » dans un formulaire d'embauche de la Ville de Montréal, lui expliquant que je ne suis pas handicapé, mais que des restrictions médicales m'empêchent d'occuper un emploi physique. Celui-ci me répond que si je me mettais à dire des mensonges ou de demi-vérités, cela allait tôt ou tard me revenir en pleine face. Je dois admettre que son commentaire m'a laissé estomaqué et après qu'il m'eut expliqué que, comme la plupart du monde aujourd'hui, il avait la tête enneigée, je décidais de téléphoner à Service Québec. Je pose encore ma question et la réceptionniste fait quelque recherche pour finalement me référer à deux autres services : le centre local d'emplois et le club recherche emplois. Je téléphone à la première référence, je pose ma question une fois de plus et on me répond que je dois me présenter sur place pour remplir un formulaire de demande d'aide afin qu'on puisse me rencontrer.


Peut-on me dire combien de personnes sont payées à ne rien foutre au gouvernement?


Si je complète la démarche, va-t-on me répondre sérieusement ou me référer ailleurs?... Les parsis sont ouverts!

mercredi 2 mars 2011

Chu tanné.

Chu tanné d'être pauvre.
Chu tanné d'être dépendant.
Chu tanné d'un bordel de mon appart.
Chu tanné de mon appart.
Chu tanné de pas être motivé.
Chu tanné de ne pas être passionné.
Chu tanné de ne pas travailler.
Chu tanné d'avoir un tuyau qui me sort du ventre.
Chu tanné d'avoir à me plugger sur une machine.
Chu tanné de faire attention à ce que je mange.
Chu tanné de manger les mêmes choses.
Chu tanné de porter le même linge.
Chu tanné de ne pas trouver d'utilité à mon bac.
Chu tanné de ne pas faire de sports.
Chu tanné de ne pas faire quelque chose que j'aime.
Chu tanné de me battre au gouvernement pour quelque 100 piasse par mois.
Chu tanné de parler de don d'organe.
Chu tanné de dire le mot dialyse.
Chu tanné que ça soit pas simple de prendre ma douche.
Chu tanné de penser à l'avenir avec incertitude.
Chu pas angoissé, chu juste tanné.