mardi 30 avril 2013

Projet numéro 4

Non je ne vous ai pas abandonné! Je travaille sur mon quatrième projet de vie en ce moment. Les trois autres ne sont qu'idées et rêves, mais il fallait bien commencé quelque part, alors pourquoi pas avec le quatrième. Quand je dis « je travaille » sur ce projet, il faut comprendre que c'est long, c'est lent et que je ne sais vraiment pas quand j'arriverais à tout mettre en place pour qu'il se concrétise. C'est que, voyez-vous, je tente de créer une œuvre qui me fait repasser par toutes les réflexions importantes, les remises en question, les doutes, les constats que j'ai posés depuis la maladie. Il n'est pas évident de revenir en arrière, retracer le processus qui nous a amenés à devenir qui nous sommes, sans s'enfarger dans de nouvelles interprétations d'une part et d'autre part, explorer à nouveau ces zones maintenant loin de nous avec la même conviction. De plus, ce processus de changement s'est fait grâce à une longue fermentation mentale qui tient son secret dans les subtils arômes qui s'ajoutent au fur et à mesure, de manière tout à fait consciente au moment présent, mais pas assez notoire pour se souvenir de la recette. Comme goûter un plat fabuleux et tenter de le recréer de mémoire. J'ai pris des notes bien sûr, mais pas assez pour être capable de replonger franchement dans les dédales de mon esprit passé. Sans compter que ce n'est pas parce que je n'écrivais pas que je ne pensais pas; je n'écris pas tout ce que je pense et je ne pense pas seulement ce que j'écris. Il faut donc ouvrir les tiroirs de l'esprit et fouiller, ce qui n'est pas toujours chose simple entre deux traitements de dialyse. En parlant de dialyse, je crois avoir trouvé la sensation que le traitement me laisse dans les jambes. C'est comme si on m'avait aspiré toute l'eau qui s'y trouvait pour ne laisser qu'une structure en carton; assez souple pour ne pas briser, mais trop sèche pour être harmonieuse. Comme une fatigue rugueuse, sèche comme un steak bien cuit. Fin de la parenthèse. Bref, le projet avance à pas de tortue, mais il avance bel et bien. Je sens que je me rapproche du mystère que je tente d'élucider avec cet effort. Je sais aussi que je ne suis pas seul à me tourmenter autant, ce qui m'apporte un certain réconfort, voire un encouragement.