samedi 25 avril 2015

Méga hôpital sans dialyse.

Cela fait un moment que je vous parle des déboires concernant le déménagement de la clinique de dialyse de l'hôpital Royal-Victoria et des implications que cela amène pour les autres cliniques de dialyse du CUSM. Ce matin, dans le journal The Montreal Gazette est paru un article qui, je crois, dépeint assez clairement l'ampleur de l'injustice envers les patients en hémodialyse qui se voient forcés de déménager dans différents centres hospitaliers. L'incertitude règne toujours dans la clinique et la situation n'est toujours pas claire, et ce, à une journée du déménagement.

Le manque de considération pour les patients en dialyse démontré par la direction du CUSM est aberrant. Encore cette semaine monsieur Normand Rinfret, directeur du CUSM prétendait sur les ondes de la CBC que les patients avaient été consultés dans l'élaboration des mouvements des cliniques. Or, cela est absolument faux et j'y vois ici une opération de relation publique bien malhonnête. À la suite d'un vaste sondage mené en 2012 auprès de 213 patients en hémodialyse des hôpitaux Royal-Victoria et Montreal General, seulement environ 5% avaient choisi l'hôpital de Lachine comme leur premier choix, les 95% restant désirant de rester à proximité du centre-ville.

De plus, monsieur Rinfret prétend que les traitements de dialyse sont de l'ordre des soins secondaires. Le nouveau super hôpital du site Glen est un centre de soins tertiaires et quaternaires: des soins qui demandent des interventions complexes. Une bonne définition des termes se trouve ici. La dialyse est un soin de soutien à la vie. Sans ce traitement, le patient meurt tout simplement. Je ne vois pas en quoi un traitement comme la chimiothérapie par exemple, considérée comme soin tertiaire, diffère en terme de complexité avec les soins de dialyse. Je crois que la direction du CUSM fait un exercice de sémantique afin de se débarrasser de soins coûteux qui pourtant sont en pleine expansion depuis les dernières années. En effet, les cas d'insuffisance rénale au Québec sont en progression constante depuis les dix dernières années. Cette décision de couper des places de dialyse démontre un manque de vision à long terme et l'on peut déjà anticiper les complications futures lorsque des patients se verront sans possibilités d'obtenir des soins, faute de places.


Malgré mes efforts pour sensibiliser les médias francophones à cette situation, aucun d'entre eux ne m'a répondu et je n'ai vu nulle part d'articles traitant de ce sujet, ce que je déplore grandement.