Cela
fait un moment que je vous parle des déboires concernant le déménagement de la
clinique de dialyse de l'hôpital Royal-Victoria et des implications que cela
amène pour les autres cliniques de dialyse du CUSM. Ce matin, dans le journal The Montreal Gazette est paru un article qui, je crois, dépeint assez clairement
l'ampleur de l'injustice envers les patients en hémodialyse qui se voient forcés
de déménager dans différents centres hospitaliers. L'incertitude règne toujours
dans la clinique et la situation n'est toujours pas claire, et ce, à une journée
du déménagement.
Le
manque de considération pour les patients en dialyse démontré par la direction
du CUSM est aberrant. Encore cette semaine monsieur Normand Rinfret, directeur
du CUSM prétendait sur les ondes de la CBC que
les patients avaient été consultés dans l'élaboration des mouvements des
cliniques. Or, cela est absolument faux et j'y vois ici une opération de
relation publique bien malhonnête. À la suite d'un vaste sondage mené en 2012
auprès de 213 patients en hémodialyse des hôpitaux Royal-Victoria et Montreal
General, seulement environ 5% avaient choisi l'hôpital de Lachine comme leur
premier choix, les 95% restant désirant de rester à proximité du
centre-ville.
De
plus, monsieur Rinfret prétend que les traitements de dialyse sont de l'ordre
des soins secondaires. Le nouveau super hôpital du site Glen est un centre de
soins tertiaires et quaternaires: des soins qui demandent des interventions
complexes. Une bonne définition des termes se trouve ici. La dialyse est un soin
de soutien à la vie. Sans ce traitement, le patient meurt tout simplement. Je ne
vois pas en quoi un traitement comme la chimiothérapie par exemple, considérée
comme soin tertiaire, diffère en terme de complexité avec les soins de dialyse.
Je crois que la direction du CUSM fait un exercice de sémantique afin de se
débarrasser de soins coûteux qui pourtant sont en pleine expansion depuis les
dernières années. En effet, les cas d'insuffisance rénale au Québec sont en
progression constante depuis les dix dernières années. Cette décision de couper
des places de dialyse démontre un manque de vision à long terme et l'on peut
déjà anticiper les complications futures lorsque des patients se verront sans
possibilités d'obtenir des soins, faute de places.
Malgré
mes efforts pour sensibiliser les médias francophones à cette situation, aucun
d'entre eux ne m'a répondu et je n'ai vu nulle part d'articles traitant de ce
sujet, ce que je déplore grandement.