Alors, voilà. Mon histoire débute un lundi 24 mai à l'urgence du Montreal General Hospital, MGH pour les intimes et autres professionnels de la répartition rive-sudéens (dans les faits cela débute environ 2 mois plus tôt, mais comme c'est juste vraiment plate à raconter je m'abstiens). Je me pointe donc à l'urgence du MGH le 24 mai dernier. Pour ceux qui ne se souviennent pas, le 24 mai c'est férié, car c'est la fête des Patriotes. Job de marde oblige*, je travaille cette journée-là et je décide d'aller visiter les anglais, en soirée, afin de faire la paix... en fait, j'me trouvais juste bin drôle... en fait, c'est le beau-frère d'un ami qui m'a dit que les traumas de la STM étaient envoyés là et que le service était excellent. Je sais bien qu'il y a une sacré marge entre souffrir d'hypertension et manger un métro sur la gueule, mais je trouvais que ça faisait bin du sens de se pointer là.
*J'aime quand même ma job!
À mon arrivé au triage, c'était encore 1 à 1 en première période, 5e match Canadiens faisant face à l'élimination en finale de l'est contre (les tabarnak de) Flyers. L'anticipation pour ce match était aussi élevée que ma pression qui devait faire dans le 214/124 (pour les nouveaux, la normale maximale est 140/90). À peine ma carte d'hôpital créée, Canadiens tirait déjà de l'arrière 3-1 en deuxième... Belle soirée en perspective quoi.
Ils m'ont gardé pour la nuit. Canadiens éliminés, saison de hockey terminée, prises de sang, cathéter, électrocardiogrammes, test d'urine, pilules, lit d'hôpital, tensiomètre, le gros party quoi ! J'ai passé 4 jours dans le "short stay unit" du MGH où j'ai subi toute sorte de tests: radiographie des poumons, prise de sang, test d'urine, récolte d'urine (ça c'est vraiment dégueulasse, pisser dans le même pot pendant 24h, ça vous libère une odeur...), échographie du coeur, prise de sang, échographie au niveau de l'abdomen (non j'ai pas demandé quel sexe avait le bébé), prise de sang couché le matin, photo des reins en imagerie nucléaire, prise de sang... et prise de sang... sans oublier une scène pseudoérotique (dans ma tête) avec deux jolies étudiantes en médecine et peut-être un gars aussi... je ne sais plus. Bref, peu importe; je suis sorti le vendredi, armé d'une prescription afin de réguler ma pression, me disant naïvement que tout allait se terminer bientôt...
J'avance rapidement recopiant un courriel que j'ai envoyé à ma famille et mes amis le 20 juin dernier (parce que oui, c'est long avoir des résultats de tests!) :
Alors, voici les dernières nouvelles concernant mon enquête médicale... parce que c'est loin d'être terminé !
Plusieurs résultats de tests étaient enfin disponibles lors de ma dernière visite à l'hôpital avec ma néphrologue. On ne connait toujours pas la cause de mon bobo, mais certaines hypothèses peuvent maintenant être écartées. De plus, je crois bon de mentionner que je ne cours aucun risque tant que ma pression est maintenue par les médicaments. Ces chers médicaments d'ailleurs qui me donnent de joyeuses somnolences et m'empêche de produire adéquatement de la salive ! J'en ai encore pour plusieurs mois, car la propriété de ces médicaments est de ne pas agir (en bien ou en mal) sur les reins. Les médicaments habituels qui sont prescrits pour l'hypertension et qui n'ont pas d'effets secondaires font travailler un peu plus les reins ce qui est évidemment proscrit dans mon cas où mes reins fonctionnent inefficacement. Bon. En parlant de mes reins, je vais savoir plus tard cette semaine si leur condition s'est améliorée depuis 1 mois en analysant le niveau de protéines et de créatinine que ceux-ci laissent échapper dans mon urine (et/ou sang?)... je ne sais plus!
La première hypothèse à écarter est un problème cardiaque: mon coeur est super beau, plein d'amour et fonctionne à merveille.
La deuxième hypothèse à écarter est un dysfonctionnement des surrénales . Apparemment, celles-ci semblent bien fonctionner (je dis bien "semble" parce que c'est une enquête minutieuse où les facteurs s'entrecroisent et où les symptômes peuvent être la cause et vice et versa, donc rien n'est absolue)
La troisième hypothèse à écarter est un problème au niveau des artères rénales. Encore une fois, tout semble bien beau de ce côté, encore faudra-t-il que je passe un test de résonance magnétique pour complètement éliminer cette hypothèse (enfin, je crois que c'est pour ça que je dois faire ce test !)
Comme je n'ai ni blessure de guerre, ni blessure d'arme à feu, ni plaque de métal dans le crâne ou d'implant bionique, je vais pouvoir faire un tour de machine magnétique... et retourner dans le futur en 1985.
Une nouvelle piste à cependant été découverte ! Apparemment, mon hypophyse pourrait être en train de disjoncter, car un taux d'ACTH 2x plus élevé que la normale a été découvert dans mon système (soit 20 pmol/L au lieu de plus petit ou égal à 10 pour être exacte).
Cette nouvelle piste me donnera l'occasion de rencontrer une sommité mondialement reconnue dans le département d'endocrinologie. Mon rendez-vous n'est cependant pas encore confirmé.
Finalement, comme on ne peut pas encore écarter l'hypothèse d'une maladie du rein, je devrais aussi subir une biopsie des reins lorsque ceux-ci auront suffisamment travaillé sous une pression artérielle contrôlée... dans quelque mois donc.
Mon prochain rendez-vous est pour le 27 septembre en néphrologie. D'ici là, j'attends mon rendez-vous pour l'IRM et mon rendez-vous en endocrinologie ainsi que les résultats de mes prises de sang et tests d'urine de contrôle.
Je saute maintenant au 26 juillet avec un extrait d'un courriel envoyé à une amie:
Bon. Pour ce qui est de moi et de mon ressenti... Si j'avais écrit ce courriel hier je t'aurais dit: je vais très bien, je suis serein, ce qui m'arrive me motive et me donne l'énergie pour enfin me bouger l'cul... mais là ce matin, j'ai reçu un appel de ma néphrologue pour me dire que mon niveau de créatinine n'a pas baissé... en fait il est plus élevé qu'à mon arrivé à l'hôpital. Elle veut donc me rencontrer jeudi matin pour discuter. Ça donne un coup je dois t'avouer. Quand on entre à l'hôpital et qu'on est suivis par des spécialistes on s'attend à ce que des progrès soient constatés et que le processus de guérison suive tranquillement son court. Là ça me fait crissement chier. J'ai un peu la chienne aussi. Ton médecin t'appelle pour te dire qu'il veut "parler", c'est sûr que tu penses au pire... J'imagine que je suis mûr pour d'autres tests ou de nouvelles interventions. Enfin, je vais tenter de relaxer un peu et d'attendre jeudi avec patience.
Le jeudi est finalement venu. Dr. Gagnon avait plusieurs choses à me dire. Premièrement, elle est très satisfaite des efforts que je fais pour contrôler ma pression. En effet, et j'aurais l'occasion de vous en reparler, cette situation a provoqué quelque chose en moi; je suis hyper discipliné, et ce, sans grande difficulté. Donc, ma pression va très bien. Autre chose, les hormones vont bien; on oublis l'endocrinologue pour l'instant. Parfait. Jusqu'ici tout va bien, jusqu'ici tout va bien... j'appréhende l'atterrissage. "Tu fais un peu d'anémie, mais pas assez pour justifier une injection". Alors ça, ça peut expliquer bien des choses, comme mon manque continuel d'énergie ou ma capacité à m'endormir pendant une fête... quand elle n'est pas commencée...
Encore une fois, je saute les étapes, dont celle où mon docteur me dit qu'elle voudrait un échantillon de mon urine, car celle-ci est télescopique (en gros, ça veut dire que j'ai plein d'affaires dans mon urine qui ne devraient pas être là) et que pour l'enseignement ce serait vraiment enrichissant et qu'en plus elle travaille sur un livre et que finalement je vais peut-être être publié ! Ma pisse, pas moi... Je saute aussi l'étape où elle me dit que je suis loin de la dialyse (ouf! merci!).
Bon. Alors la grande nouvelle, c'est que mes reins ne fonctionnent qu'a 35-40% de leur capacité, qu'il n'y a pas eu d'amélioration depuis les deux derniers mois et que pour en savoir plus sur la nature du bobo, on doit passer à l'étape de la biopsie. Sur le coup, j'ai légèrement grincé des dents. Maintenant, avec quelques jours de recul, j'ai plutôt hâte que ça se passe et que de nouvelles données parviennent à mon doc. À partir de là, peut-être un traitement et assurément une nouvelle médication sans effets secondaires comme les horribles somnolences que j'ai en ce moment... je vous reviens sous peu... d'ici là, ne mangez pas trop salé !
Je ne sais pas si ton texte est en quelque sorte thérapeutique ou plutôt éducatif, mais je trouve ça très courageux ! En plus ce n'est pas larmoyant malgré l'inquiétude qui doit être présente.
RépondreSupprimerEt concernant la passe érotique avec les jeunes étudiantes, as-tu des photos ?
Une chance que tu as mis un astérisque à "job de marde"!
RépondreSupprimerCher toi, je ne veux pas surtout faire la fille "d'expérience", mais j'ai eu un problème..disons..extrêmement similaire au tien...Ce qui fait que j'ai lu avec attention ton post. Les reins, quoique les médecins en disent, c'est le stress. Je ne dis pas qu'il ne faut pas faire les traitements recommandés, au contraire, mais pour l'amour de toi-même : il faut ABSOLUMENT que tu trouves une manière de te relaxer complètement. Fais-tu du sport? de la relaxation? Il faut que tu arrêtes de penser et d'angoisser si c'est ton cas. Enfin, je veux dire, moi, c'est comme ça que je me suis guérie, à la grande surprise des médecins...
RépondreSupprimer@Patty: 1- désolé pour le délais; je n'avais plus d'ordi ! 2- Oui je fais du sport, mais j'angoisse aussi énormément. Je suis bien conscient que ça me ronge et ton commentaire me concerne particulièrement... maintenant je dois trouver des moyens de relaxation adaptés à mon sale caractère!
RépondreSupprimerY'a jamais d'update icitte tabarnack !
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