Ce matin (hier matin en fait) j'ai reçu un appel important. On m'appelait pour m'informer que j'étais officiellement inscrit sur la liste de Transplant Québec. Enfin! En fait, ils allaient faxer mes informations (Faxer? Vraiment?!) ce matin même. De plus, je vais pouvoir avoir un padget afin qu... Un quoi?! Bon, il faut juste espérer que les techniques chirurgicales soient plus avancées que les outils de communication de l'hôpital!
Commence donc l'attente inlassable du précieux coup de téléphone. Plus jamais mon téléphone ne pourra être éteint, plus jamais en sourdine et devra toujours être rechargé. Même au cinéma, je ne pourrais plus éteindre et je me vois déjà, en pleins milieux d'un film tragique, le téléphone retentissant dans la noirceur silencieuse de la salle. Les visages en larmes se retournent vers moi, mécontents, lorsque je prends finalement l'appel. Au bout du fil on m'annonce que j'ai un rein. Je dis : « merci, j'arrive. » Je raccroche, je me lève et avant que les murmures indignés s’amplifient, je dis à voix haute : « j'ai un rein », puis je le répète deux fois de plus en plus fort, la troisième fois en criant, les bras levés au ciel. La foule s'échange des regards et les murmures deviennent de plus en plus tangibles : « il a un rein! Il a un rein! » La foule entonne de plus en plus fort ce chant glorieux et tous se rapprochent de moi, me soulèvent et me transportent sur leur épaule en chantant et moi toujours les bras au ciel comme si je venais de remporter un championnat. Arrêt sur image. Générique. Fondu au noir.
Évidement, tout ça se passe dans l'éventualité d'un don cadavérique ce qui n'est pas l'idéal. Par contre, un ami est peut-être en train de faire basculer mon scénario parfait... Il a entrepris les démarches nécessaires afin de donner un rein et même s'il n'est pas directement compatible, nous pourrions être jumelés pour un don croisé. Dans ce cas, évidement mon donneur sera nécessairement à Vancouver et je devrais m'y rendre et y passer quelques semaines (mois)... avec ma planche!