jeudi 20 septembre 2012

Nouvelles d'un hypertendu.

Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas donné signe de vie, sur ce blogue du moins. Je n'avais rien à vous dire ou plutôt, rien a ajouter à ce qui avait déjà été dit. Je ne vous cacherais pas cependant que j'ai toujours en tête d'alimenter ces pages web, évaluant ce que je pourrais y apporter de plus. Mais voilà, l'été caniculaire m'a assommé à bien des niveaux et sans en faire une excuse, a probablement alimenté mon absence de créativité et de productivité. Vivement l'automne! 

Malgré tout, cet été en a été un grandement captivant à bien des égards. Au-delà de la crise sociale et des élections sur lesquelles je pourrais déblatérer sur des dizaines de pages pour répéter les arguments déjà énoncés des centaines de fois dans les journaux et autres blogues divers, au-delà de la météo, qui comme à chaque été, occupe une place importante de nos conversations comme si le fait d'en parler pouvait y changer quelque chose, au-delà de tout ça, je suis sorti de ma tanière. 

Maintenant que j'ai un peu de recul sur la saison qui achève, je comprends de plus en plus à quel point je me suis emprisonné librement. Ma situation, ma maladie, me marque au fer rouge. Je suis le « quelqu'un » dans votre entourage que vous connaissez qui attend une greffe, l’exception à la règle, le gars « trop jeune pour être malade ». Tout cela me donne une visibilité dans l'imaginaire collectif de mes cercles sociaux qui, sans nécessairement avoir d'effet sur ces membres, en exerce un dévastateur sur moi. Je n'endure pas cette attention. Je n'en veux pas. 

Sans grande surprise, la plupart des nouvelles personnes que j'ai croisées cet été (quand je vous disais que je suis sorti de ma tanière, j'ai même fait de nouvelles connaissances!) n'ont pas porté attention à ce boulet que je porte ou du moins, ne me l'on pas fait sentir. Ils ne m'ont pas trouvé plus ni moins intéressant que je l'aurais été à leurs yeux en parfaite santé. Pourtant, je persiste à en douter. Je me dis « ils savent » et donc, ils « ne savent rien ». Ils ne peuvent pas comprendre. C'est vrai, à moins d'avoir vécu quelque chose de similaire, qu'ils ne peuvent pas comprendre, mais la vérité c'est qu'ils n'ont pas à comprendre; ça ne devrait rien changer ni pour eux, ni pour moi. Malgré tout, je m'impose cette barrière avec les « autres », avec vous, comme une discipline parfaitement maîtrisée. Comme n'importe quelle armure, cela est parfois lourd à porter, j'en suis conscient et je fais ce qu'il faut pour m'en débarrasser, un morceau à la fois. 

Finalement, sortir de ma tanière pour faire de nouvelles rencontres, sortir pour simplement être ailleurs que chez moi et dans ma tête aura été le meilleur moyen de me déjouer et de taire cette interminable réflexion introspective prise en boucle dans ma tête. Sur ce, je vais aller jouer dehors.

5 commentaires:

  1. Welcome back, Hypertendu !

    Ravi de ce que j'espère être un nouveau départ pour l'automne. L'écriture et la lecture sont les meilleurs amis de la froidure : sans mouvement, ça gèle.

    Très probable que je sache donc je ne sais rien. Et que les nouveaux venus ne te font pas sentir ça. Mais juste pour clarifier j'ajoute que ta maladie a bel et bien un effet sur les membres de tes cercles sociaux et leur imagination. Même que dans mon cas, mes contacts qui ne te connaissent pas réagissent pas mal plus dramatiquement que mes contacts qui te connaissent.

    Si tu m'en parles pas, je n'en parle pas non plus. Je ne suis pas obsédé par ça, je sais que c'est latent, présent, mais que cette présence ne changera pas ni ne sera soulagée par quelque mélancolie misérabiliste à la con.

    Aller jouer dehors et rencontrer du nouveau monde c'est - pour citer Mao - un bond en avant, et j'ajouterais que demander de l'aide, quelqu'elle soit, surtout concernant ce poids à porter et cette prison, pourrait être à considérer aussi.

    Maintenant, concernant les frais de scolarités...

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  2. Anonyme20.9.12

    Est-ce que ecrire ce blog ne definit-il pas encore plus la difference entre toi et "les autres"?

    Mais dans tous les cas, tu as un bon style pis tu fais pas de faute d'orthographe (ou en tout cas pas autant que moi faque je ne les vois pas).

    Cheers

    Fede

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  3. Anonyme26.9.12

    vous écrire d'une manière agréable. Pourquoi écrivez-vous seulement de votre saga médicale?!

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  4. Geek Lectro,
    La question identitaire m'obsède depuis bien longtemps. À l'université je me questionnais sur l'identité masculine et la chute du modèle masculin dans la société occidentale (j'avais même entrepris un cours optionnel s'intitulant "sexualité et identité masculine" que j'avais abandonné rapidement puisque les notions théoriques de sexo étaient trop avancées). Je n'ai jamais poussé ma réflexion plus loin qu'en greffant (sans vouloir faire de jeux de mots!) les notions académiques du bac. Par contre, j'ai aujourd'hui une volonté d'aller plus loin. À suivre.

    Fede: Antidote my friend, Antidote!

    Anonyme: merci. J'ai d'autres idées d'écriture, mais elles doivent encore macérer un peu.

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  5. Pour les frais de scolarité, voir multiples entrevues avec Jean-Martin Aussant !

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