lundi 9 septembre 2013

Rock'n Roll.

Il y a quelques mois, j'ai commencé des cours de batterie. L'instrument, pas la pile. C'est une vieille passion que je n'avais pas encore mise à exécution. Comme le permis de conduire que je viens de passer avec succès, dix-sept ans après avoir complété l'examen pratique. J'aurais dû apprendre la batterie il y a plus de dix-sept ans, mais parfois l'adolescence est un labyrinthe où l'on se perd à force de se chercher. J'irais voir un disciple de Freud pour régler ça un de ces quatre, mais pas avant dix-sept ans. 

Revenons à notre musique. J'ai toujours aimé la batterie, c'est l'instrument qui vient me chercher avant même la guitare, avant la voix. Je comprends la complexité des mouvements employés et je visualise la difficulté d'exécution. J'entre dans un état d'hypnose, me laissant emporter par les rythmes divins de Danny Carey, batteur, percussionniste, génie du groupe américain Tool. Je bave d’incompréhension et d'admiration devant la perfection des mouvements de Martin Lopez, ex métronome de la formation suédoise Opeth. La liste pourrait s'éterniser, mettant en valeur différentes qualités pour chaque batteur. Mon premier coup de cœur a été Jimmy Chamberlin, membre fondateur des Smashing Pumpkins. À partir de ce moment, la batterie ne pouvait plus quitter mon esprit et tout devenait rythme. 

La semaine passée, mon prof m'a donné la partition de ma première toune! Je m'acharne donc à maîtriser à la perfection Back in Black de AC/DC! Rythme lent, répétitif, sans extravagances, bref, super facile. Super facile pour n'importe quel musicien qui a commencé enfant à apprendre la musique. À trente-trois ans (je vous bénis tous), j'avoue que c'est loin d'être instinctif. Je suis fasciné par le clivage qui existe entre la compréhension intellectuelle d'un problème et sa résolution physique. Il n'est pas tout de comprendre la théorie, encore faut-il la traduire dans le réel. Étrangement, cette épreuve m'a toujours donné de la difficulté, que ce soit dans un contexte relationnel, de travail, pour poser une question en classe ou encore, comme je m'intéresse ici, l'exécution d'une pièce musicale. La coordination de l'intellect et du corps n'est pas chose acquise semble-t-il.

Les mécanismes du langage sont rouillés chez moi, je crois! C'est comme lorsqu'on lit un article sur un sujet complexe et qu'on tente de le résumer à des amis. On comprend ce qu'on a lu, on saisit les problématiques, on entrevoit les conséquences en lien. Pourtant, lorsqu'on le « sort » à l'oral, c'est la catastrophe; bégaiements, hésitations, on revient sans cesse sur un « détail important » oublié, on s'enlise dans des parenthèses infinies, on y ajoute son opinion. Finalement, c'est un bordel total! La musique, elle, est direct et droite. Pour suivre note par note une partition, la traduction se doit d'être parfaite. Une erreur provoque l'absence d'une note ou une de trop et l'impact est immédiatement audible, il n'y a aucune ambiguïté. Le rock m'apprend à être direct, constant et clair, mais aussi, et surtout, à pratiquer comme un malade. Ça tombe bien n'est-ce pas?!

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